Les coulonneux font de la résistance à Barlin

C'est une vieille passion que défendent encore quelques barlinois, dont je fais partie. Beaucoup d'entre vous se souviennent d'un parent, d'un voisin ou d'un ami qui sifflait dans le jardin en agitant la boîte de grains pour attirer les pigeons. Ces sifflements se font rares, mais il reste encore une dizaine de licenciés au club colombophile de l'Hirondelle de Barlin pour perpétuer cette tradition bien de chez nous.

Parmi les adeptes de la colombophilie, les mineurs étaient légion. Dans ma jeunesse, dans les années 60, aux abords de l'école Pasteur, où j'habitais, nous pouvions compter une bonne dizaine de coulonneux: Messieurs Plewinski, Moyson, Dupuis, Mrowczynski, Lallemand, Guilbert, Kubiak, Wrobel, Kurzawa, Rodwald, Mikolajczak... C'était la belle époque de la colombophilie.

Les colombophiles barlinois se donnaient rendez-vous au siège du club ''chez Thomas'', rue de la Loisne. C'était l'effervescence les jours d'enlogement des pigeons ou de dépouillement, et pour cause, le coulonneux n'est pas du genre taciturne. Un peu vantards, un tantinet menteurs et à peine roublards, nos amis se racontaient les heurs et malheurs du jour ''min bleu i qué comme ine balle, j'em dis, là i fait premier, ch'fate là i fait chinq minutes eud tot'' ou encore "ch'matin j'éto farcé, j'em lèfe, j'avo dix coulons su l'trappe". Du Pagnol ch'ti !

Depuis début avril, les coulonneux sont de nouveau sur la brèche. Le club colombophile a rouvert ses portes à la Maison des Solidarités, rue du Cornet. Si le cœur vous en dit, la porte est ouverte tous les samedis à partir de 15h.

Une tradition chez les mineurs, les coulonneux avaient de temps à autre les honneurs du magazine du mineur ''Equette''