BARLIN, la grève des mineurs de 1963

Du 1er mars au 8 avril 1963, les mineurs français sont en grève. Des revendications salariales sont à l’origine du conflit. Les mineurs, qualifiés après la guerre de premiers ouvriers de France, ne comprennent pas qu’on puisse leur refuser une augmentation salariale pourtant accordée aux autres entreprises du secteur public en 1962. La corporation revendique une augmentation des salaires de 11%, qu’elle considère comme un rattrapage. Le 2 mars, Charles de Gaulle signe un décret autorisant la réquisition des mineurs. Cet acte renforcera la résolution des houilleurs, un bras de fer s’engage entre le gouvernement et les grévistes.

Le mouvement surprend par son ampleur. La durée de la grève apporte aux mineurs un soutien massif de la population. De toute la France arrivent colis et fonds pour aider les familles à surmonter l’épreuve. D’autres entreprises à travers le pays se mettent en grève pour soutenir les mineurs. Au cours de l’été 1963, de nombreux enfants de mineurs furent accueillis dans des familles de toutes régions pour passer quelques semaines de vacances. Hélène Coulonjou dit « c’est sans doute la dernière grève qui a suscité un tel élan de solidarité envers une corporation en déclin ».

Finalement les mineurs obtinrent en partie satisfaction : 8% d’augmentation des salaires et une réduction du temps de travail.

Les mineurs barlinois s’étaient rendus à Paris en autocar pour faire une collecte de solidarité. On les voit sur l’un des deux clichés au départ de Barlin. Ils avaient été chaleureusement accueillis par la population parisienne. Ils posent ici avec quelques parisiens, boulevard de la Villette. Sur ces deux photos qui nous été confiées par Eliane Moyson, vous pourrez reconnaître ses deux oncles, Louis et Joseph Baert. D’autres visages vous reviennent sans doute à l’esprit.